Après l’accident comment j’ai fait face..., Bouba témoigne (38 ans)
jeudi 27 novembre 2008

Après l’accident comment j’ai fait face... .

- Si vous souhaitez témoigner n’hésitez pas à répondre à ce questionnaire qui servira de fil conducteur à votre récit.

Bulle "Vous nous dites... Témoignages"

Je suis une femme, je m’appelle (pseudo) Bouba et j’ai 38 ans.

- Date de l’accident : 08/01/07

- Mon handicap : Paraplégique suite à une chute accidentelle de la terrasse d’une maison en construction.
- Caractérisitiques de mon handicap : Problèmes vésicaux sphynctériens pas de sensibilité.

- Qu’est-ce qui a fondamentalement changé dans votre personnalité ?  :
Je suis privée de tout, je ne sors pas de chez moi depuis l’accident, je suis en fauteuil roulant. J’habite au 8ème étage avec ascenseur mais il me faut franchir des escaliers, ainsi j’ai toujours besoin d’une aide. J’ai arrêté mon travail. Je suis comme dans une prison chez moi, pas de commodité, d’accessibilité. Je ne peux même pas laver une assiette. Je vis avec ma mère et c’est elle qui fait tout. Je me sens encore plus handicapée du fait qu’elle ne me laisse rien faire.

- Avez-vous pris contact avec des associations etc. ? Nous avons un numéro vert 0800 55 597 anonyme et (gratuit à partir d’un poste fixe), une personne est toute à votre écoute, cela fait du bien de parler ... et celle-ci pourrait aussi vous orienter.

Je n’habite pas en France et si c’était le cas je ne serais sans doute pas dans cet état actuel, j’aurais rebondi :) car je ne doute pas de l’intérêt que porte ce pays et les efforts qui sont déployés pour rendre la vie des personnes handicapées plus "facile à vivre".

- J’aimerais dire aux personne dans la "même" situation que moi  :
Il y a des personnes comme moi qui vivent mieux, sortent, travaillent... mais pour ceux qui ne sortent pas, qui vivent péniblement et je me dis des fois que la vie ne vaut pas le coup d’être vécue.

- J’aimerais dire aux personnels soignants  :
Que je suis déçue par eux car ils ne font rien face à un paraplégique. Je suis terrifiée par l’idée qu’il n’y a vraiment rien à faire. Le personnel soignant ne m’a jamais expliqué ce que j’avais, le degré de la lésion. Il n’y a pas eu de communication, c’était cause perdue et j’ai compris par moi-même qu’il n’y a rien à faire, il faut seulement laisser au temps le soin de faire les choses, pour peut-être récupérer ma sensibilité. C’est en consultant internet que j’ai compris la gravité de ma situation et que cela pourrait être irréversible.

- J’aimerais dire aux personnes de l’entourage :
Qu’ils ne pourront jamais ressentir le mal de vivre d’une personne condamnée sur une chaise roulante, qu’ils ne peuvent pas comprendre notre souffrance.

- Y a t-il une chose que vous voulez ajouter ? :
Depuis que ma vie a basculé, je n’arrive plus à tenir le coup, il y a plus de bas que de hauts dans ma vie actuelle, je suis fatiguée mais je tiens le coup pour le moment.
Ce que je souhaite c’est de me sentir plus autonome, sortir, travailler, revivre un peu comme je l’étais avant mon accident.

Nous vous remercions pour votre témoignage