Thèse médecine : Devenir médical, familial et socioprofessionnel d’une cohorte de patients paraplégiques d’origine traumatique. (2010).
mardi 24 avril 2018

Thèse médecine : Devenir médical, familial et socioprofessionnel d’une cohorte de patients paraplégiques d’origine traumatique [Ressource électronique] : étude rétrospective à plus de 4 ans de l’accident.

Guesdon, Hélène, Faculté de médecine de Nancy, 2010.

  • Pdf, 193 pages.

Objectifs. L’espérance de vie des personnes paraplégiques traumatiques a augmenté grâce aux améliorations de la prise en charge initiale. L’objectif de ce travail est non seulement de décrire le devenir médical, familial et socioprofessionnel à distance de leur accident et de le comparer à leur devenir évalué il y a 40 ans mais aussi de comparer les pratiques du suivi médical, confrontées aux recommandations actuelles.

Matériel et méthodes. Cette étude descriptive rétrospective a été réalisée par questionnaire auto-administré renseignant les problèmes médicaux rencontrés depuis la prise en charge initiale, le mode de vie socio-familial et professionnel et les contraintes environnementales. L’autonomie est évaluée par le Mesure d’Indépendance Fonctionnelle, la qualité de vie par l’Index de Réintégration à la Vie Normale et l’Index de Santé Perçue. Ce questionnaire a été adressé par voie postale à 54 personnes paraplégiques dont l’ancienneté du traumatisme était supérieure à 4 ans. 46 questionnaires ont pu être analysés.

Résultats. Les caractéristiques épidémiologiques de la population de blessés médullaires n’ont pas évolué. Les principales complications médicales sont les escarres, les troubles fonctionnels urinaires et les douleurs et ce quelque soit le degré d’ancienneté de la paraplégie. L’index de Santé Perçu est inférieur à celui de la population générale. La majorité des personnes de notre étude vit en couple et dit ne pas avoir vu de modifications de leurs relations sociales. Et si plus de la moitié pratiquent une activité sportive ou de loisirs, seulement 22% d’entre eux a une activité professionnelle, ce qui correspond au taux de retour au travail évalué en 1986. La plupart sont autonomes à domicile, mais les barrières architecturales et l’état de santé limitent les déplacements extérieurs pour près de la moitié des personnes. Les principaux facteurs limitant l’autonomie et la qualité de la réinsertion sont d’ordre médical : les douleurs, l’existence d’un syndrome anxieux ou dépressif, l’existence d’une incontinence urinaire ou anale.

Conclusion. Les complications médicales restent un problème important dans l’évolution de ces patients. Un suivi spécialisé et régulier, aujourd’hui peu usité par les paraplégiques, apparait justifié afin de les prévenir. Cependant, la prise en charge ne doit pas rester uniquement médicale mais doit prendre en compte le projet de vie du patient dans un objectif de réintégration sociofamiliale et idéalement professionnelle. Une évolution sociétale est par ailleurs nécessaire afin de réduire les barrières architecturales qui constituent un frein aux déplacements et à la reprise du travail.

- Site éditeur : www.sudoc.abes.fr.